Le média sans filtre

États-Unis : le secrétaire d’état à la sécurité intérieur destitué

On l'accuse d'être responsable de la pire catastrophe migratoire de l'histoire des Etats-Unis. Hier, mardi 13 février 2024, Alejandro Mayorkas a été destitué par l'assemblée des représentants. Une victoire du parti républicain.
On l'accuse d'être responsable de la pire catastrophe migratoire de l'histoire des Etats-Unis. Hier, mardi 13 février 2024, Alejandro Mayorkas a été destitué par l'assemblée des représentants. Une victoire du parti républicain.
Facebook
Twitter
Pinterest

Cela faisait 150 ans que ce n’était pas arrivé. Aux États-Unis, les républicains de la chambre des représentants ont obtenu hier ce qu’ils avaient échoué à obtenir la semaine dernière. À une voix près, ils destituent Alejandro Mayorkas, le secrétaire d’État à la sécurité intérieure de Joe Biden. La procédure a cependant peu de chance d’aboutir. Elle doit être ratifiée par le Sénat où les démocrates sont en majorité. Néanmoins, elle constitue une victoire hautement symbolique à l’approche des élections présidentielles.

Les accusations portées à son encontre sont dures. Mayorkas aurait commis des « crimes et délits graves » en refusant délibérément et systématiquement de détenir les clandestins interpellés la frontière mexicaine, en laissant même pénétrer volontairement certains sur le territoire des États-Unis. Les représentants républicains estiment qu’il a abusé le peuple américain en affirmant contrôler la frontière.

Le secrétaire d’État responsable de la pire catastrophe migratoire des États-Unis

Le chef du parti de Donald Trump à la chambre des représentants, Mike Johnson, ne mâche pas ses mots. « Depuis son entrée en fonction, le secrétaire Mayorkas » a alimenté « la pire catastrophe frontalière de l’histoire des États-Unis ». 302 000 clandestins auraient été arrêtés à la frontière avec le Mexique en décembre 2023. Un chiffre historique. Le phénomène est considérable. Dix-mille personnes franchissent illégalement la frontière tous les jours.

La réalité finit toujours par s’imposer. Joe Biden a accepté il y a quelques mois la poursuite d’une des mesures les plus emblématiques de Donald Trump : la construction du mur à la frontière avec le Mexique. Bien qu’il ait déclaré y avoir été contraint par le fait que l’argent était déjà affecté, cette décision n’en demeure pas moins humiliante.

La question migratoire cristallise les tensions dans un pays fracturé et dans le contexte d’une campagne électoral où tous les coups sont permis. Biden accuse dans un communiqué les républicains de faire de la petite politique politicienne : « L’Histoire jugera sévèrement les représentants républicains pour leur manœuvre partisane flagrante et anticonstitutionnelle qui s’en prend à un honorable membre du cabinet afin de se livrer à des jeux politiques mesquins. » Donald Trump, qui a subi deux procédures d’impeachment pendant son mandat, pousserait, selon les médias américains, son camp à répondre coup pour coup.

Consulter les autres articles sur la politique internationale.

Découvrir plus d'articles