Ainsi, selon les informations recueillies par nos confrères Europe 1, 2.033 mineurs ont été mis en cause au cours de l’année 2023 pour usage, revente ou trafic de stupéfiants dans la capitale et dans les trois départements de la petite couronne. Quasiment six enfants seraient donc interpellés chaque jour pour des liens avec le trafic de drogues.
Drogue à Paris : 21% des mis en cause ont moins de 18 ans
En moyenne, sur l’ensemble des mis en cause dans des affaires de drogue, 21% ont moins de 18 ans. Parmi ces 21%, trois quarts sont âgés de seulement 16 et 18 ans, et un quart entre 13 et 15 ans. L’immense majorité des individus mis en cause sont des hommes (96%). Les jeunes femmes ne représentent que 4% des mineurs mis en cause.
Ce rajeunissement des personnes interpelées s’explique par leur interchangeabilité. Les mineurs sont facilement utilisés sur les points de deal comme des petites mains. Ainsi, ces derniers sont souvent, guetteurs, rabatteurs ou encore livreurs. « La logique des trafiquants est d’avoir des personnes qui sont payées à la tâche ou à l’acte, qui sont aisément accessibles par les réseaux sociaux ou bien par le bouche-à-oreille pour être recrutés. Et qui sont aisément interchangeables en cas d’interpellation puisque la minorité pénale conduit à ce que la répression soit moins lourde que pour des majeurs » explique le commissaire général Guillaume Batigne, chef de la brigade des stupéfiants à la police judiciaire parisienne, au micro d’Europe 1.
La police à la rencontre des jeunes de banlieue
Les policiers de la brigade des stupéfiants se rendent régulièrement dans les collèges et les lycées de la banlieue parisienne afin d’intervenir auprès des « jeunes ». Ces visites régulières ne semblent pas dissuader les jeunes de quartiers, bien au contraire.
La recherche de l’argent facile et les réseaux sociaux rendent très facile l’accès au trafic de drogue pour les mineurs. Les réseaux de drogue investissent ainsi beaucoup dans la jeunesse et établissent de nombreux turnovers dans le but de brouiller les pistes de la police. Ainsi, ils font venir des jeunes de différentes villes à Marseille, et ce, pour une semaine.
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