Le principal parti de droite en Suisse, l’Union démocratique du centre (UDC), propose un référendum visant à rejeter une « immigration incontrôlée » et à limiter la population à 10 millions d’habitants d’ici à 2050. Ce texte, baptisé « Non à une Suisse à 10 millions d’habitants ! », a été soumis avec 114 600 signatures, dépassant largement le seuil requis de 100 000, selon les informations de la RTS révélées mercredi 3 avril. L’initiative vise également à mettre fin à l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne.
Selon le parti de droite, plusieurs problèmes du pays sont imputés à une « immigration de masse et incontrôlée » : « pénurie de logements et augmentation des loyers, embouteillages sur les routes, trains et bus bondés, baisse du niveau des écoles, violence et criminalité en hausse, pénurie d’électricité, revenu par habitant qui stagne, primes d’assurance maladie toujours plus élevées, services sociaux endettés et pression accrue sur la beauté du paysage et la préservation de la nature », énumère l’UDC sur son site officiel. « Face à cela, il existe une solution : l’initiative pour la durabilité », ajoute-t-il.
Inscription du développement démographique durable dans la Constitution suisse :
Le référendum propose d’inscrire dans la Constitution un nouvel article sur le « développement démographique durable », fixant une limite de 10 millions de résidents permanents en Suisse d’ici à 2050. En cas de dépassement de cette limite, le Gouvernement et le Parlement devront prendre des mesures, y compris en matière d’asile et de regroupement familial, pour s’assurer du respect de cette limite. L’UDC précise que la population « résidente permanente » comprend les citoyens suisses et les étrangers titulaires d’un permis de séjour d’au moins un an ou séjournant en Suisse depuis au moins douze mois. Si la population dépasse les 9,5 millions d’habitants avant 2050, les personnes admises temporairement ne pourront plus obtenir de permis d’établissement ni être naturalisées, et le regroupement familial sera restreint.
Si ces mesures ne suffisent pas à contenir le nombre de résidents permanents, Berne devra mettre fin à des traités internationaux tels que l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’UE ou encore le Pacte de l‘ONU sur les migrations.
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