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Mercosur : les agriculteurs français font monter la pression

Moins d’un an après une vague de mobilisations historiques, les agriculteurs français repartent en campagne pour défendre leurs intérêts. L’accord controversé entre l’Union européenne et le Mercosur, accusé de mettre en péril l’agriculture nationale, rallume les tensions.
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Moins d’un an après des mobilisations d’ampleur, les agriculteurs français reprennent le chemin de la contestation. À quelques semaines des élections professionnelles, les syndicats agricoles, bien que divisés, dénoncent l’accord de libre-échange UE-Mercosur, qu’ils considèrent comme une menace directe pour l’agriculture française.

Ce lundi 18 novembre, 85 points de manifestation ont été recensés à travers le pays. Selon Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, les actions, bien que moins spectaculaires qu’en 2023, traduisent une tension toujours vive. En Île-de-France, une centaine de tracteurs a bloqué partiellement la N118 pendant la nuit, avant de lever le camp dans la matinée. Clément Torpier, responsable des Jeunes Agriculteurs d’Île-de-France, justifie ces actions limitées : « On ne croit pas au grand soir, mais il y a une immense colère sur le terrain. »

Mercosur : un traité qui divise

Signé en 2019, le traité Mercosur prévoit une ouverture des marchés européens à des produits agricoles en provenance d’Amérique latine. Mais ces importations, souvent critiquées pour leurs normes sanitaires et environnementales moins strictes, suscitent de vives inquiétudes. « On ne doit pas signer cet accord, le message est clair », a déclaré Clément Torpier sur Sud Radio.

Si Bruxelles assure que les volumes importés seront limités, les syndicats agricoles dénoncent une concurrence déloyale. Enrico Somaglia, secrétaire général adjoint de l’EFFAT, fustige une situation inéquitable : « L’agriculture européenne ne peut pas rivaliser avec des normes aussi laxistes. »

Pressions politiques et initiatives privées

Depuis Buenos Aires, Emmanuel Macron a réaffirmé que la France ne signerait pas l’accord « en l’état ». Pendant ce temps, Michel Barnier, Premier ministre, tente d’apaiser les tensions, mais les promesses gouvernementales de début d’année tardent à se concrétiser. Simplification administrative et lutte contre la concurrence déloyale restent en suspens.

Dans le secteur privé, Michel-Édouard Leclerc propose une alliance avec les agriculteurs pour mieux défendre leurs intérêts et renforcer la transparence grâce au label Origin’info. Sur le terrain, les manifestants rapportent un soutien populaire notable : « La population nous soutient, elle klaxonne et applaudit », confie Clément Torpier.

Une colère qui dépasse les frontières

Au-delà de la France, la colère gronde dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne, Italie et Pologne. Si les protestations s’intensifient, les gouvernements européens peinent à trouver une position commune sur cet accord, reflet des tensions entre globalisation et souveraineté alimentaire.

En France, les tracteurs reprennent la route et la mobilisation s’intensifie. Reste à savoir si cette pression grandissante suffira à faire plier Bruxelles et Ursula Von der Leyen qui souhaite contourner le Parlement.

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