En 2001, Ahmed (45 ans) a été condamné par la cour d’assises du Hainaut à une peine de quinze ans de réclusion criminelle pour des coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Cela faisait suite au meurtre de Pierre Beauduin, survenu durant la nuit du 8 au 9 mai 1999 à Mons. Par la suite, le verdict initial a été modifié par le jury populaire, transformant la peine en internement.
Mercredi, Ahmed a comparu une nouvelle fois devant la cour d’appel à Mons. En octobre dernier, le tribunal correctionnel de Tournai l’avait condamné à deux ans de prison ferme pour avoir agressé une femme âgée, Arlette, rencontrée au sein de l’ASBL Maeson du Pichou à Tournai. Ahmed a retrouvé sa liberté en 2014 et s’est installé à Tournai. Il fréquentait assidûment l’ASBL où Arlette œuvrait en tant que bénévole. Une relation amicale s’est rapidement développée entre lui et cette dame âgée de 75 ans. Leur échange était fréquent et, à l’occasion, Ahmed passait même la nuit chez elle.
Ahmed tabasse Arlette
Le 16 avril 2022, Ahmed s’est rendu chez Arlette. Il semblait avoir consommé en excès sa bière favorite. Deux jours plus tard, Arlette s’est rendue au commissariat, son visage marqué de bleus. Elle a détaillé aux policiers le déroulement de la soirée du 16, vers 20 heures, lorsque Ahmed, qu’elle connaissait depuis sept ans, avait fait irruption chez elle. La discussion avait dégénéré, le transformant en une personne qu’elle n’avait jamais vue dans un tel état de rage. « Je ne l’avais jamais vu comme ça, il était hors de lui« , confia-t-elle au policier prenant sa déposition, comme le rapporte le média Belge DH net.
Les événements violents ont été exposés par l’avocat général. « Il a attrapé ses cheveux et a violemment cogné son visage contre le sol, à plusieurs reprises. Elle lui a supplié d’arrêter et de la laisser tranquille dans son lit. Ce qu’il a finalement fait avant de partir. »
L’individu déjà condamné pour meurtre
Ahmed exprime des remords profonds pour son comportement envers celle qu’il considère comme une figure maternelle. Depuis l’incident, ils ont renoué le contact et il affirme prendre soin d’elle. Il a avoué avoir replongé dans l’alcoolisme après le deuxième confinement. L’avocat général souligne le lien entre la consommation d’alcool et le passage à l’acte violent.
Il y a vingt-cinq ans, Ahmed avait également commis un meurtre à Mons pour des motifs triviaux. Son avocat rapporte qu’Ahmed doute toujours de sa responsabilité. « Il est persuadé que ce n’était pas lui le coupable, qu’une autre personne est intervenue sur les lieux du crime », affirme son conseil. En appel, Ahmed plaide en faveur d’une peine de travail. Son avocat demeure perplexe quant aux raisons qui ont poussé Ahmed à s’en prendre à une personne qui lui avait tendu la main.
À lire aussi : Julien Bayou : feu vert pour le départ