Dans un débat récent avec Valérie Hayer sur BFMTV, Jordan Bardella s’est retrouvé confronté à une question délicate : les propos jugés antisémites tenus par Jean-Marie Le Pen. Valérie Hayer, qui représente la majorité présidentielle, a fermement demandé à Bardella de condamner les propos de celui que l’on surnomme le « menhir », l‘invitant à qualifier Jean-Mari Le Pen de « déshonneur » pour leur parti politique depuis cinquante ans.
Lors de cette confrontation, Jordan Bardella a reconnu que Jean-Marie Le Pen avait bel et bien exprimé des propos antisémites. Il a même affirmé sur BFMTV que Jean-Marie Le Pen avait été condamné pour antisémitisme et que ses paroles étaient « éminemment antisémites ». Cependant, il a critiqué la tête de liste macroniste pour revenir sur le passé du parti cinquante ans après la création du Front National, insinuant que cela dénotait un manque de perspectives politiques actuelles.
Élections en approche : le retour du bruit des bottes pour V. Hayer
En novembre dernier, Jordan Bardella avait affirmé que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite, bien qu’il ait regretté les propos de ce dernier sur la Shoah. Jordan Bardella avait par ailleurs souligné la rupture politique entre Marine Le Pen et son père, allant jusqu’à rappeler son exclusion du Front National en 2015, principalement motivée par des différends sur la question de l’antisémitisme.
Ces propos de la tête de liste du RN avaient suscité une vive polémique, le contraignant à rectifier le tir quelques jours plus tard en reconnaissant une « maladresse ». Il a alors admis que Jean-Marie Le Pen s’était bel et bien enfermé dans l’antisémitisme, ce qui avait conduit à la rupture politique avec sa fille en 2015.
Cette évolution dans les positions de Bardella reflète les tensions persistantes au sein du Rassemblement National concernant l’héritage et les déclarations passées de Jean-Marie Le Pen, tout en soulignant les efforts pour marquer une distance politique claire vis-à-vis de ses positions controversées du fondateur du Front. En réalité, cette attaque sur le passé du RN révèle souvent une fuite en avant pour éviter de parler de fond et de programme lors d’un débat. Que ce soit avec Éric Zemmour, ou le rassemblement national, les polémiques passées refont habituellement surface en période électoral. Le bruit des bottes, la Reductio ad Hitlerum et le cordon sanitaire ne fonctionne plus auprès des français. Jordan Bardella est pour l’instant donné à 30% des intentions de vote aux européennes, loin devant Valérie Hayer.
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