Voilà un événement qui ne va pas arranger la réputation de Bruxelles, capitale européenne de l’Islamisme. Le 13 janvier dernier, Muhammad Ansar Butt a entonné une sourate du Coran à la tribune du Parlement de Bruxelles. L’imam pakistanais était invité à un événement de remise de prix organisé par le vice-président socialiste de l’Assemblée, Hasan Koyuncu réputé proche des frères musulmans, et en collaboration avec une association mystérieuse, Friends of Brussels. L’imam, qui réside en pays flamand à Leeuw-Saint-Pierre, a récité sa prière après avoir été décoré. L’ambassadrice d’Israël en Belgique, Idit Rosenzweig-Abu s’est dite, sur son compte X, horrifiée. En effet, l’imam honoré n’a pas récité n’importe quelle sourate, il n’a pas choisi un passage apaisé et pacifique, mais la sourate « Al-Ahzab » qui fait référence sans la moindre ambiguïté à une guerre entre juifs et musulmans : « Allah fit descendre les juifs de leurs forteresses où ils étaient à l’abri de leurs ennemis et jeta la peur dans leurs cœurs. Vous en tuez certain, ô croyants, et vous en emprisonnez d’autres. » La diplomate s’émeut de l’événement dans le contexte extrêmement tendu de la guerre au Proche-Orient et de la montée impressionnante de l’antisémitisme en Europe.
Le Parlement Bruxellois avait tenu l’événement caché
L’événement, datant du mois dernier, était passé inaperçu jusqu’à ce que l’imam lui-même poste la vidéo sur Facebook, avant de l’effacer. L’objet social de l’association Friends of Brussels, organisateur de la remise de prix, tourne sur X. C’est un fourre-tout incohérent. Elle avance notamment vouloir œuvrer pour favoriser la cohésion sociale, promouvoir l’éducation à l’écologie, l’interculturalité et le vivre ensemble, l’amélioration de la mixité sociale, du dialogue interculturelle, de la lutte contre le racisme et l’islamophobie et toutes les formes de discriminations. En clair, elle prétend avant tout lutter contre « les replis identitaires » en mettant en place des projets sportifs, coopératif, de formation et de soutien à la jeunesse.
Le président du Parlement se veut rassurant
Le président de l’Assemblée, Rachid Marade s’est voulu, dans un communiqué, rassurant et tempéré. S’il « souligne qu’il est important que chacun puisse pousser les portes de cette institution pour découvrir comment fonctionne notre démocratie« , il souligne aussi « que le Parlement doit impérativement rester neutre« . Pour calmer la polémique, il a tenu à rappeler que l’institution accueille environ 10 000 visiteurs par an et que les députés ont le droit d’y organiser des événements. Hasan Koyuncu, le député qui a invité l’imam, a voulu calmer l’indignation en précisant que « des personnes de différentes orientations philosophiques et religieuses étaient également présentes« . Marade a déclaré qu’une lettre serait adressée à son vice-président Koyuncu, ainsi qu’à tous les présidents des différents présidents groupes politiques, afin de leur rappeler l’importance de la neutralité au sein du Parlement de Bruxelles.
La prière coranique indigne la classe politique de Belgique
L’indignation semble largement partagée dans la classe politique belge. Sur X, Georges-Louis Bouchez, président du parti libéral francophone (MR) considère que « Des comptes doivent être rendus. Et vite » et il accuse la gauche d’avoir « fait du communautarisme une arme électorale« . Le député fédéral Theo Francken, ancien secrétaire d’État à la migration (N-VA : parti nationaliste flamand) a déclaré : « Bruxelles, autrefois libérale, ressemble à une ville perdue. À tous les niveaux. » Sa collègue de parti Darya Safai, d’origine iranienne, a lancé un message d’alarme, rappelant ce qu’elle a personnellement vécu en Iran : « En Iran, avons-nous jamais eu le choix de nous demander si nous voulions ou non être musulmans ? Non, car alors, vous méritiez la peine de mort. Avec les mêmes chants qu’ici au Parlement de Bruxelles, nous nous réveillions chaque matin dans la prison des ayatollahs, nous devions prier dans notre cellule avec les mêmes paroles (…) J’ai réussi à m’en échapper vivante, contrairement à beaucoup d’autres, et cela me choque encore plus d’entendre la même chose ici en Belgique, vingt-quatre ans plus tard, au cœur de la démocratie occidentale. » Au Pays-Bas, le leader de droite Geert Wilders, dont le parti anti-immigration est arrivé en tête aux élections législatives, a vivement réagi sur X lui aussi : « Un imam pakistanais au Parlement de Bruxelles. 2024. La Belgique est perdue. »
La population musulmane représente 30 % de la population de Bruxelles, ce qui fait de la capitale de la Belgique et de l’Union Européenne une des villes les plus musulmanes du monde occidental. 76% des jeunes musulmans de la ville, s’ils s’estiment chez eux, déclarent s’identifier avant tout au monde islamique. Les spécialistes, à l’instar du géopolitologue Alexandre del Valle, estiment que la Belgique est un des pays, sinon le pays d’Europe, le plus noyauté par les Frères Musulmans.
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