Céline Imart, deuxième de liste de la liste les Républicains aux élections européennes, a salué, mardi 27 février, la décision du gouvernement de régulariser les travailleurs sans papiers dans l’agriculture. En cause : la difficulté des agriculteurs à recruter des saisonniers. Cette difficulté à trouver des bras ferait porter un sérieux risque sur la compétitivité agricole de la France. La solution est donc toute trouvée. Le 1ᵉʳ février dernier, Marc Fresneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, avait déclaré devant les caméras de télévisions : « Le secteur agricole sera reconnu comme étant un secteur de métiers en tension. Il y a trop d’agriculteurs, trop d’arboriculteurs, trop de producteurs qui nous expliquent ne pas pouvoir récolter parce qu’ils ne trouvent pas de travailleurs saisonniers. C’est un sujet de souveraineté et de compétitivité pour nos producteurs. »
La question de la régularisation des clandestins dans « les métiers en tensions » avait été au cœur de différends graves au sein même du groupe Renaissance. À droite, notamment au parti Reconquête d’Eric Zemmour, on soulignait que céder sur ce point, autoriser les régularisations, rendait nul et non avenu le projet de la loi immigration. Eric Zemmour parlait d’une loi « pire que rien », étant donné qu’elle donnait l’illusion de mesures fermes contre l’immigration, alors qu’elle contenait en son sein des voies que ne manqueraient pas d’exploiter les réseaux désireux de faire venir en France des illégaux. De fait, la loi immigration telle qu’elle a été approuvée par le Conseil constitutionnel permet les régularisations dans les métiers sous tensions.
Céline Imart risque de se heurter à Ciotti et Bellamy sur la question
Céline Imart considère que c’est une bonne chose. La candidate aux européennes a admis sur un plateau de France info que le gouvernement avait raison. : « On ne peut pas dire que ça va dans le mauvais sens mais ça ne résout pas encore une fois les problématiques de compétitivité qu’on observe aujourd’hui dans tous nos secteurs. » Quand un journaliste lui fait remarquer qu’elle devrait le dire d’urgence à Eric Ciotti et François-Xavier Bellamy qui ne sont pas d’accord avec elle, elle esquive, réitère, tout en répétant pour se démarquer que ça ne résout pas tous les problèmes. En cela, elle partage certainement l’avis d’un article dithyrambique des Échos qui se réjouit qu’une immigration toujours plus importante vienne en renfort des économies occidentales tout en s’inquiétant que cela nourrisse les populismes.
Issu d’une famille du Tarn possédant la même ferme depuis 1882, Céline Imart est passé par Science Po, l’Essec, puis a passé deux ans au Chili, avant de travailler chez Bolloré et enfin dans un cabinet de conseil. À 28, elle décide de reprendre l’exploitation familiale. Responsable syndicale à la FDSEA du Tarn, elle a participé au blocage de l’A68 et s’est faite remarquer par Eric Ciotti qui l’a sollicité et poussé au sein du parti. Elle accepte le défi : « Cela correspond à ma sensibilité profonde. J’ai choisi les valeurs du travail, de la clarté et de la constance. » Elle reproche à Renaissance et au Rassemblement nationale de ne fonctionner que par des effets d’annonce. Elle était prête à débattre lundi au salon de l’agriculture sur le plateau de France Bleu avec Jordan Bardella. Ce dernier à décliner, préférant poursuivre sa visite, expliquant qu’il n’avait pas le temps. « Visiblement, il ne s’était pas préparé. » a taclé la nouvelle partenaire de François-Xavier Bellamy.
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