Du rififi à LFI. Entre Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain le torchon n’en finit pas de brûler. Sur le plateau de C à vous, l’émission de France 5, Autain s’en est une fois de plus pris au leader indéboulonnable du parti. Les raisons de la colère ? Un désaccord de fond sur la stratégie à l’approche des élections européennes. Début février, la députée de Seine-Saint-Denis avait déclaré que « Le profil de La France insoumise, depuis un an, n’a pas permis d’engranger des forces et nous a coûté« . Elle reprochait, notamment à son chef, son style, « un manque de solennité« . Mélenchon lui avait vertement répondu en l’accusant de « sabotage« . En clair, il l’accuse de trahir le parti. Il avait ajouté : « Les coups dans le dos en période de campagne électorale ne sont pas acceptables ». Le numéro un de la France Insoumise exige un alignement parfait de ses cadres.
Autain et Mélenchon ne s’aiment pas
Sur le plateau de France 5, elle commente avec ironie les propos de Mélenchon à son endroit : « Les mots, qui sont révélés dans L’Obs, ne sont pas du sabotage pour la campagne des européennes… ». Pour elle, le saboteur, c’est Mélenchon. Elle a suggéré, à mots feutrés, qu’elle était sur la sellette. L’exclusion est-elle possible ? Certainement si le dialogue n’est pas renoué. C’est pourquoi elle demande à : « discuter d’autre chose que de proposer (son) exclusion de La France Insoumise par Jean-Luc Mélenchon. » « Ce n’est pas tout à fait de nature à créer un bon climat ». Les mauvais sondages dont est crédité le parti d’extrême gauche aux européennes ont incontestablement pesé dans la brouille. Selon les études, il ne devrait pas dépasser la barre des 8 %, alors que Mélenchon avait fait aux présidentielles le beau score de 21,95 % des voix. En réalité, le conflit n’est pas seulement politique. Il est de notoriété publique qu’il existe entre Clémentine Autain et Jean-Luc Mélenchon une antipathie mutuelle et de longue date. Leurs sensibilités, leurs tempéraments ne s’accordent pas.
Le leader de LFI contesté par sa base
Cette sortie de Clémentine Autain est à remettre dans un contexte plus large de révolte au sein du parti. Actuellement, la France Insoumise table sur le conflit à Gaza pour draguer l’électorat musulman. La stratégie du vote musulman s’était réveillée payante à la présidentielle. Or, certaines personnalités du parti ont, à l’occasion du conflit au Proche-Orient, exprimées publiquement leur désaccord. C’est le cas du très populaire François Ruffin, qui avait, contrairement à son chef, reconnu que le Hamas n’était pas un mouvement de résistance mais une organisation terroriste. Cependant, la crise est bien plus profonde, bien plus grave. En dehors des cadres, la base elle-même se révolte. Il y a dix jours, une centaine de militants se sont réunis à Gagny pour demander une démocratisation du mouvement à qui ils reprochent une méthode de direction opaque, un manque de démocratie en interne, un manque de transparence concernant les financements, l’absence de justifications pour claires pour des exclusions qui apparaissent arbitraires. Rappelons que le parti d’extrême gauche avait sanctionné Raquel Garrido en lui retirant, la position de porte-parole du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Les reproches qui lui étaient adressés demeurent obscurs.
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