Éric Zemmour a été condamné ce jeudi par la cour d’appel de Paris pour avoir proféré des propos injurieux à caractère raciste en 2018 à l’encontre de l’ancienne chroniqueuse du groupe Canal+ Hapsatou Sy. Il avait qualifié son prénom d’« insulte à la France ». La décision de la cour a confirmé le jugement rendu précédemment en janvier 2023 par le tribunal correctionnel. Ce dernier avait reconnu Éric Zemmour coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion », et lui avait infligé une amende de 4000 euros. Le verdict initial incluait également le versement de 3000 euros de dommages et intérêts ainsi que 2000 euros de frais d’avocats.
La cour d’appel a ordonné au président de Reconquête, de verser 3000 euros supplémentaires à Hapsatou Sy pour couvrir les frais de procédure. Les propos polémiques avaient été tenus lors de l’émission « Les Terriens du dimanche » diffusée sur C8 en 2018. Éric Zemmour avait déclaré : « C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge, c’est une terre avec une histoire, avec un passé. Votre prénom n’est pas dans l’histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France », à Hapsatou Sy, un passage télévisé devenu culte après la réponse d’Éric Zemmour : « Corine ça vous irait très bien ».
Éric Zemmour condamné : une justice politisée ?
Lors de l’audience devant la cour d’appel le 29 février, l’avocat avait souligné que le prénom était un « attribut essentiel » de l’identité, et que s’attaquer au prénom de Mme Sy en raison de son origine étrangère supposée représentait un manque de respect, voire du mépris envers la France. Hapsatou Sy avait quant à elle exposé les répercussions de ces propos sur sa vie personnelle, indiquant : « Je reçois 3 à 4000 messages de haine par jour, je fais l’objet de harcèlement en ligne, je suis visée par des menaces de mort, des appels à mon viol et la lapidation ».
Hapsatou Sy a réagi à la décision de la cour en déclarant à l’AFP qu’il s’agissait d’une « grande victoire qui la dépasse », et d’une issue à « un long calvaire qui m’a coûté ma carrière et ma santé ». Son avocat, Me Antoine Vey, a salué cette condamnation en rappelant que la loi était claire sur ce sujet et qu’il n’y avait pas de citoyens de seconde zone. De son côté, Éric Zemmour a annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Dans un communiqué, il a dénoncé « ces juges politisés veulent me condamner pour intimider les Français », ajoutant : « Les juges politiques ont eu Fillon, ils ne m’auront pas ».
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