Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau hausse le ton face à l’Algérie, qu’il accuse de violer le droit international en matière de rapatriement des clandestins. Le ministre de l’Intérieur a exprimé son indignation après qu’un ressortissant algérien sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ait été renvoyé en France par les autorités algériennes.
D’après les informations de nos confrères du Figaro, le 10 février 2025, cet individu avait été expulsé vers Oran par un vol Air Algérie. Toutefois, dès son arrivée, il a été reconduit en France au motif qu’il ne disposait pas d’un laissez-passer consulaire, bien qu’il possédât une carte d’identité algérienne.
Une situation que Bruno Retailleau juge ‘inacceptable »
Une situation que Bruno Retailleau juge inacceptable : « Si l’Algérien n’avait pas de carte d’identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu’il faille un laissez-passer consulaire », a-t-il expliqué, ajoutant : « Mais là, le document est reconnu. Il est Algérien. Donc l’Algérie enfreint le droit. J’ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner » la compagnie Air Algérie. Le ministre a précisé qu’une « échelle de riposte » était en cours d’évaluation.
Pour appuyer sa position, Bruno Retailleau a rédigé une note de service critiquant une exigence qu’il juge abusive de la part d’Air Algérie. Selon son cabinet, la compagnie impose dorénavant un laissez-passer consulaire même lorsque les personnes expulsées disposent de documents d’identité valides, une pratique contraire aux accords bilatéraux.
Algérie : la France, peut-elle se faire enfin respecter ?
Interrogé sur les mesures de rétorsion envisageables, le ministre de l’Intérieur n’a pas exclu de s’attaquer aux privilèges dont bénéficient certaines personnalités algériennes en France. « Pourquoi est-ce que la France fait preuve d’une aussi grande faiblesse vis-à-vis de l’Algérie ? Je pense qu’il faut (…) poser un rapport de force », a-t-il déclaré, avant d’évoquer la possibilité de restreindre les facilités accordées à des diplomates et membres de l’élite algérienne.
Bruno Retailleau pousse même la réflexion plus loin en remettant en cause les accords franco-algériens de 1968. Selon lui, « à partir du moment où l’Algérie ne respecte pas l’accord avec la France et le droit international, pourquoi est-ce que nous, on s’obligerait à respecter les accords avec l’Algérie ? » Une prise de position qui laisse entrevoir un durcissement des relations entre les deux pays, déjà abimée depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron et plus largement depuis la décolonisation, que les algériens ont visiblement du mal à outrepasser.
À lire aussi : le meurtre d’Elias, 14 ans, poignardé pour un téléphone, suscite une vive émotion