Le Texas est déterminé. Depuis la guerre de Sécession, les États-Unis n’ont jamais été aussi divisés. La semaine dernière, la chambre des représentants votait la destitution du secrétaire d’État à la sécurité intérieure de Joe Biden. Pour rappel, la majorité républicaine le rendait responsable de la pire crise migratoire de l’histoire des États-Unis. Lors de la campagne présidentielle, l’actuel président avait promis de s’écarter de la politique migratoire très ferme de Donald Trump. La réalité étant ce qu’elle est, Biden continue finalement la construction du mur à la frontière du Mexique. Mais les tensions s’aggravent alors que la question migratoire s’invite une fois de plus au cœur des élections présidentielles américaines. Le Texas, du gouverneur républicain Greg Abbott, a pris la tête d’une fronde contre l’État fédéral. Plusieurs États dirigés par les républicains ont décidé de lui prêter main forte dans sa lutte contre l’immigration clandestine, au nez et à la barbe de l’administration Biden.
Le Texas n’est plus le seul État rebelle
Les événements ont commencé en 2023 et sont passés quasiment inaperçus en France. Cette année-là, Greg Abbott, fervent soutien de Donald Trump, décrète la mobilisation de la garde nationale du Texas pour lutter sans faiblesse contre la submersion migratoire. Avec l’opération Lone Star (étoile solitaire, symbole du Texas) le gouverneur tape du poing sur la table. Il marche sur les plates bandes de Washington. La Constitution américaine charge en effet l’État fédéral de la tenue des frontières internationales. Abbott, considérant la défaillance du gouvernement Biden comme une trahison nationale, décide de faire valoir une clause spéciale en cas d’invasion étrangère et dispute l’autorité de sa frontière aux agents fédéraux. Le 18 décembre 2023, le Texas promulgue une loi permettant aux policiers texans d’arrêter les illégaux en masses. De fait, les clandestins, considérés comme une menace nationale, sont assimilés à un ennemi. Le gouverneur a fait installer des barbelés flottants sur le Rio Grande. La Cour Suprême tranche et l’oblige à les retirer. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il passerait outre cette décision.
L’apaisement n’est pas pour tout de suite. Il y a trois jours, vendredi 16 février, Gregg Abbott défiait à nouveau Biden en annonçant la création d’une nouvelle base militaire de 32 hectares à Eagle Pass. Cette base bordera le Rio Grande. Elle accueillera 1800 soldats et aura pour but la lutte contre les entrées illégales sur le territoire. Plusieurs États républicains ont décidé d’apporter leur soutien au Texas dans sa lutte contre l’État fédéral. La Géorgie, la Louisiane, l’Alaska, vont y envoyer des effectifs de leurs propres gardes nationales. Les divisions s’aggravent dangereusement au pays de l’oncle Sam.