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Leggeri, l’ex patron de Frontex aux européennes pour le RN

Fabrice Leggeri se lance dans la course aux européennes sous l'étiquette du Rassemblement Nationale. L'ancien patron de Frontex avait démissionné en 2022. Sous sa présidence, l'agence était accusée par des journalistes et des ONG de violer les droits fondamentaux des clandestins.
Fabrice Leggeri se lance dans la course aux européennes sous l'étiquette du Rassemblement Nationale.
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Fabrice Leggeri franchit le Rubicon et fait une entrée remarquée dans l’arène politique. L’ancien numéro un de Frontex a officialisé aujourd’hui, lundi 19 février 2024, sa candidature aux élections européennes. Il est le troisième de liste de Jordan Bardella. Originaire de Mulhouse, bête à concours (ENS Ulm, Science Po, ENA), Leggeri a fait toute sa carrière en tant que haut fonctionnaire. Il est passé par la Défense, les Affaires étrangères et surtout au ministère de l’Intérieur. Sous Valls, indique le Figaro, il est nommé sous-directeur de la lutte contre les fraudes, des contrôles et de l’éloignement de l’immigration. Il comprend que tout se joue en amont, au niveau des frontières de l’Union Européenne. Son expertise dans ce domaine lui vaudra le soutien de Bernard Cazeneuve. Il est élu à la tête de Frontex, l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes. En 2015, lors de l’énorme vague migratoire consécutive à la guerre en Syrie. Il est réélu en 2019. Il démissionne en 2022 à la suite d’un différend insoluble avec la Commission Européenne dirigée depuis 2019 par Ursula von der Leyen.

Frontex : Leggeri contre von der Leyen

Fabrice Leggeri a justifié dans une interview au JDD sa candidature : « Mon objectif est de mettre mon expérience et mon expertise au service des Français. » Il explique sa décision de rejoindre la liste du Rassemblement National : « Opter pour le RN et la liste de Jordan Bardella, c’est choisir l’efficacité et l’utilité dans l’intérêt des Français. Notre objectif est de reprendre le contrôle des frontières, tant celles de l’Union européenne que celles de la France. » À l’origine, sa mission à la tête de Frontex consistait à établir un corps européen de gardes-frontières pour contrecarrer l’arrivée massive de clandestins. À cet effet, Leggeri comptait créer des grades et doter ses agents d’uniformes et d’armes, bref faire de Frontex une véritable police. Le projet, même s’il faisait grincer des dents en interne, était sur les railles. Tout change à partir de l’élection d’Ursula Van der Leyen à la tête de la Commission européenne.  Dans le collimateur des journalistes et des ONG pro-clandestins, Leggeri devient un homme à abattre. Il subit des pressions. On l’accuse de bafouer les droits humains. On lui fait comprendre qu’il est devenu indésirable. L’objectif de Frontex change du tout au tout. Il lui est signifié par Ylva Johansson, commissaire européenne suédoise, membre du parti de gauche, ex-parti communiste : « Votre job, c’est de faire rentrer les migrants et de les accueillir parce qu’ils viennent par amour. Et que ça vous plaise ou non, nous sommes un continent vieillissant et donc vous devez les laisser rentrer. » La Commission européenne a choisi, non de refouler les clandestins avant leur arrivée sur le sol européen, mais de les accueillir et leur permettre de rester dans le respect des droits de l’homme. Leggeri dénonce le pouvoir néfaste des technocrates de Bruxelles : « Nous sommes déterminés à combattre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème, mais plutôt comme un projet : je peux en témoigner. » Jordan Bardella et Leggeri se sont rendus à Menton à la frontière franco-italienne aujourd’hui.

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