Le journal Marianne a analysé une série de rapports provenant des jurys du concours de sélection des enseignants pour les écoles primaires de l’année 2023. Les évaluateurs ont remarqué des déficiences en grammaire, en orthographe et en mathématiques chez certains candidats, et ont exprimé leur préoccupation quant à la pauvreté de leurs références culturelles. Il est constaté que de nombreux aspirants enseignants citent des émissions de téléréalité ou des films de Disney, tout en manquant de connaissances dans le domaine de la culture littéraire et patrimoniale.
Les observations des jurys du Concours de Recrutement des Professeurs des Écoles (CRPE) de 2023, comme les années précédentes, soulèvent des questions pertinentes. En plus des lacunes habituelles en orthographe, grammaire et mathématiques, les correcteurs s’inquiètent particulièrement du manque de culture générale chez les candidats, même avec un niveau de master, soit cinq années d’études après le baccalauréat.
Enseignants : les candidats utilisent des références de la culture populaire
Dans le cadre de l’examen, les futurs enseignants étaient amenés à réfléchir à un passage tiré d’un roman de l’écrivaine Clara Dupont-Monod, portant sur le handicap d’un enfant et les normes sociales. Le jury de l’académie de Lille regrette que les exemples utilisés par les candidats proviennent principalement de la culture populaire, tels que des films grand public ou des dessins animés de Disney, au détriment des références littéraires et patrimoniales. De même, le jury de Clermont-Ferrand déplore la présence significative d’exemples issus de dessins animés, de productions Marvel ou de séries Netflix, remarquée avec inquiétude par presque tous les correcteurs.
Il est relevé que les exemples provenant de la littérature, de l’histoire ou de films de qualité ont été exceptionnellement rares. Les correcteurs critiquent sévèrement cette limitation de l’horizon culturel des candidats, soulignant que les enseignants sont attendus pour transmettre une culture étendue, bien au-delà des productions de divertissement grand public.
Disney, films d’animation et séries télévisées
Les jurys académiques insistent sur la nécessité pour les futurs enseignants de ne pas confondre les œuvres littéraires avec leurs adaptations par des entreprises telles que Disney, et de dépasser les références à la culture populaire, comme les séries télévisées ou les films d’animation commerciaux. Ils soulignent l’importance pour les enseignants de faire preuve de recul critique vis-à-vis des valeurs véhiculées par ces médias, et d’avoir une connaissance approfondie de la culture patrimoniale et littéraire.
Les références culturelles de basse qualité sont également critiquées par le jury de l’académie de Nantes. Ils soulignent qu’il est certes intéressant que les futurs enseignants connaissent des produits culturels destinés aux enfants, mais cela doit être accompagné d’une compréhension critique des valeurs véhiculées, ainsi que d’une connaissance solide de la culture patrimoniale. Ils affirment que privilégier des références comme le dessin animé de Disney « Le bossu de Notre-Dame » au détriment du roman de Victor Hugo qui l’a inspiré est une erreur.
De nombreuses erreurs linguistiques
Les jurys de différentes académies relèvent par ailleurs des erreurs linguistiques fréquentes parmi les candidats, telles que des erreurs d’accord sujet-verbe, d’accord dans le groupe nominal, de conjugaison, d’homophones et d’erreurs lexicales. Ils notent que le niveau de rédaction et d’orthographe est souvent en deçà de ce qui est attendu pour des candidats ayant un niveau de master, avec des fautes telles que « poëte », « planête », « malgrés », et d’autres encore. De plus, la confusion entre le conditionnel et l’imparfait est un problème récurrent.
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