Ils sont attendus au tournant au salon de l’agriculture. Ils auront neuf jours, de 9h à 19h pour se présenter au parc des expositions de Versailles. Les principales personnalités du paysage politique français viendront, comme le veut la tradition, flatter la croupe des vaches et déguster les meilleurs crus, fromages et charcuteries de nos régions. Mais sur fond de crise agricole, leur voyage risque d’être mouvementé… en particulier pour le président de la République.
Agriculture : la fronde continue
Comme tous ses prédécesseurs, Emmanuel Macron sera reçu le jour inaugural du plus grand salon agricole au monde. Il peut s’attendre aux hués des agriculteurs en colère. De toute évidence, il ne devrait faire qu’un passage furtif, loin des déambulations interminables et désormais légendaires de Jacques Chirac. Il y a deux jours, le 19 février, des syndicats agricoles ont annoncé la reprise du mouvement social pour mettre la pression sur le gouvernement, estimant les promesses de Gabriel Attal insuffisamment concrètes. Le premier ministre a eu beau mettre sur la table 400 millions d’euros d’aides d’urgence, ce n’est pas assez. Un agriculteur interrogé sur TF1 résume les sentiments de la profession : « Ce ne sont pas des aides de l’État que l’on demande, c’est d’être payé au juste prix de toutes nos charges. » Évidemment, le timing de cette reprise des revendications ne doit rien au hasard… une semaine avant le grand événement mettant traditionnellement à l’honneur l’agriculture française.
Le gouvernement craint des débordements qui viendraient entacher davantage son image. 90 % Français soutiennent la grogne des agriculteurs. Du jamais vu pour un mouvement social. En coulisses, l’inquiétude monte au ministère de l’Agriculture. À Matignon aussi. Aujourd’hui même (mercredi 21 février 2024), Gabriel Attal a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a promis une nouvelle loi Egalim afin de sécuriser les revenus des agriculteurs. Il a également assuré des sanctions contre deux centrales d’achat européennes qui ne respectent pas les clauses de concurrence. Cela étant, les syndicats ne baissent pas la garde.
Quels seront les politiques présents ?
Jordan Bardella sera dimanche et mardi au salon. Sa concurrente directe aux élections européennes, Marion Maréchal, viendra jeudi 29, aux côtés d’Éric Zemmour. Les deux candidats devraient en toute vraisemblance en profiter pour dénoncer la technocratie parisienne et européenne. Sur son compte X, le président de Reconquête a prévenu : « Contre la tyrannie des technocrates parisiens et bruxellois, ils pourront toujours compter sur le soutien de Reconquête. » Lundi également, Eric Ciotti sera accompagné par François-Xavier Bellamy. Ils y croiseront sûrement Bruno Retailleau au stand des Vendéens. Mardi, Gérard Lacher, en compagnie de Laurent Wauquiez inaugurera le stand de sa région Rhône-Alpes. Danid Lisnard et Xavier Bertrand sont attendus mercredi.
Côté gauche, les écologistes Marine Tondelier et Marie Toussaint sont attendues le vendredi. Leur venue ne devrait pas être une partie de plaisir. Europe Écologie-Les Verts est loin d’être apprécié par les agriculteurs. Fabien Roussel du parti communiste devrait être mieux accueilli. Mélenchon, lui, ne se déplacera pas au salon de l’agriculture.
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